Saturday 28 December 2013

Toutes bonnes choses ont une fin

Après deux mois et demi, nous avons perdu une compagne de voyage. Laissée sur le plancher d'un barbier vietnamien, elle aura excédée toutes nos attentes. Beard season is over.




LES MOTS NOUS MANQUENT - Hoi An


















Dates de visite: 5 au 10 décembre 2013

Friday 27 December 2013

SUR LA ROUTE - Hué à Hoi An

Petite erreur de parcours. On réserve une voiture croyant que le montant que l'on nous avait donné était pour deux. Erreur. Il s'agissait d'un prix par personne. C'est ce que l'on apprend le matin venu, lorsque le chauffeur nous attend. En relisant le descriptif, c'est bien notre erreur... Tout est bien écrit. Noir sur blanc. Les derniers temps ont été agités et une nuit blanche imposée n'a pas aidé. La fatigue nous pousse donc à prendre la voiture qui est au pied de la porte et qui propose de confortables sièges et de l'air climatisé. Il est difficile de concevoir qu'un si grand luxe soit toujours à notre disposition à Montréal... Même si les lieux visités lors du parcours sont moindres, la discussion avec le chauffeur en vaut le coup. Il est très clair, dès le début, que nous n'avons pas affaire à un partisan de la situation actuelle au Vietnam. Ayant tenté de sortir du pays en 1998, cet ancien professeur ne peut plus travailler en éducation, qui est du recourt de la fonction publique. Ainsi, il est maintenant conducteur à temps plein (quand les clients y sont) et il en profite pour avoir des discussions à propos de la politique d'ici et d'ailleurs. On bénéficie d'un point de vue différent de celui qu'on retrouve dans les journaux. On visite le col des nuages, haut-point de la chaîne de montagnes qui sépare les régions climatiques du nord et du sud, nous promettant ainsi une température plus douce à venir, et on voit, pour la première fois depuis la Baie de Halong, la mer, qui figurera avec plus d'importance lors de la deuxième moitié du notre voyage.





Date de visite: 5 décembre 2013

Le retour des Télétubies


Soso et Benben sont à Hué. Soso et Benben partent en vélo sous la pluie. Aimes-tu ça, toi, le vélo?
Soso et Benben ne passent pas inaperçus, Benben est tout bleu, Soso est toute rose. Toi, quelle est ta couleur préférée?
Soso et Benben vont à la Cité Impériale de Hué. C'est beau la Cité Impériale sous la pluie!






Soso et Benben vont à la pagode de la dame céleste. C'est beau la pagode de la dame céleste sous la pluie!



Soso et Benben engage un bateau pour traverser la Rivière des Parfums. C'est beau la Rivière des Parfums sous la pluie!
Soso et Benben se retrouvent dans la cour d'un habitant. Il y a un chien qui jappe. Toi, est-ce que tu aimes les chiens sous la pluie? Soso pas tellement... Un gentil monsieur retient le chien. YÉÉÉÉ!
Soso et Benben sont perdus dans la campagne encore sous la pluie. Un gentil monsieur les aident à se retrouver. Yéééé!
Soso et Benben visitent la tombe de Tu Duc. C'est beau la tombe de Tu Duc sous la pluie.






Soso et Benben rentrent en vélo. Ils sont tellement mouillés qu'ils ne sentent même plus la pluie. Aimes-tu ça toi la pluie?
Le vélo à l'heure de pointe est difficile. Oh non! Mais Soso et Benben finissent par rentrer. Yéééé!
Soso et Benben sont tout mouillés. Oh non! Mais c'était tout de même une très belle journée. Yéééé!


Dates de visite: 3 au 5 décembre 2013

SUR LA ROUTE - De Paksé à Hué

14 heures de route en autobus sur des bancs inclinés à 135 degrés et qui ne peuvent ni se relever, ni s'abaisser. Ouf.
Aucun autre commentaire à dire si ce n'est que ce type de siège est très mauvais pour le bas du dos, mais excellent pour les abdos! Nous quittons déjà le Laos que nous avons tout simplement adoré pour retrouver le Vietnam, dont nous avons déjà visité les régions du Nord au tout début du voyage.



THE SUDESTORIALIST - Le Plateau des Bolovens 2013

La mère éveillée et vaillante

 La fumeuse de pipe

Les naufragés du ballon

La petite hippie du village Brao

Les marchandes Alak en pause

Les dames aux gros bijoux (Village Brao)

Les sages du village Alak

Le jeune fumeur de pipe

La beauté du village

Thursday 26 December 2013

ESTOMAQUÉS: Spicy and Crazy Thanksgiving


En rentrant à vélo vers notre cabane (on était allé voir un coucher du soleil très couvert sur la pointe nord de l'île), on se perd dans les champs et rizières qui couvrent encore la majeure partie de Don Det. La balade est magnifique mais se termine avec lampes frontales pour éclairer les petits chemins de traverse puisque la pénombre gagne rapidement les lieux. À la sortie des broussailles (on improvise un chemin selon notre sens de l'orientation) on est interpellés par un voix grâve mais familière issue de la bicoque devant nous. C'est Tristan, un des deux Américains rencontrés lors de notre trajet entre Vientiane et les 4000 îles, qui s'apprête à aller prendre sa douche en préparation pour le Thanksgiving des É-U, qu'il célèbrera avec Paul, son compagnon de route. Lors de nos discussions dans l'autobus, ils nous avaient tous deux mentionné l'importance de cette fête pour eux et leur intention de la célébrer le plus fidèlement possible et ce, même au Laos. Lorsqu'une de leurs amies, rencontrée en voyage, leur avait envoyé à la blague la photo d'une dinde qu'elle avait trouvé ici aux 4000 îles, ils s'étaient convaincus de se rendre jusqu'à cet oiseau expatrié en espérant "l'inviter" au festin. Ils se sont donc rendus chez Crazy Mama et Crazy Papa, les propriétaires de la dinde et des bungalows devant lesquels nous étions arrivés en vélo par hasard. Heureux de nous retrouver, Tristan nous invite à se joindre à eux. Il nous explique que malgré le fait qu'on mangera de poulet, il en aura amplement pour tous. C'est que lors de l'achat de leur volaille de choix, et malgré leur volonté à payer l'important prix fixé par Crazy Papa, la tristesse apparente de Crazy Mama à l'idée de tuer sa dinde les a dissuadé. "It was like it was a member of their family". Du poulet, des patates pillées et une salade de fèves feront amplement l'affaire.

Avant d'aller se préparer, Tristan nous présente au couple. Crazy Mama s'entiche d'Annick, lui fait des câlins et des caresses. Par la fenêtre, on peut voir Crazy Papa en train de plumer le poulet. De fil en aiguille, et sans savoir pourquoi, nous nous retrouvons devant les 7 albums photos de Crazy Mama, qui nous explique, dans un anglais quasi-inintelligible, son parcours de vie. Nous débattons toujours les détails de ce dernier (elle était chef en Thaïlande? Elle avait un resto en Thaïlande? Son ami habite en Thaïlande?). Dans tous les cas, le rire de Crazy Mama est contagieux. Paul et Tristan nous expliquent la grande générosité et gentillesse de leurs hôtes. On passe un bon moment à discuter et à rire en attendant le repas. Crazy Papa, écrasé dans le fond de la salle, nous sourit et vient nous voir pour profiter de l'esprit de partage de Tristan, qui offre des gorgées de Cau Lai (whisky Lao) à qui le veut bien. La nourriture arrive, petit à petit, et c'est tout un festin. On remercie nos hôtes ainsi que les initiateurs de cette soirée pour notre toute première Action de Grâce américaine, puis on plonge. Le poulet, entier, est difficile à séparer en assiettées individuelles, mais lorsqu'on lui goûte, on réalise qu'on ne pourra sûrement pas en manger beaucoup; ce n'est pas qu'il est mauvais, au contraire, mais il est si épicé que Paul en pleure! Les fèves contribuent dans le même sens et seules les patates et la bière aident à alléger les brulements devenus franchement douloureux. Une mention d'honneur pour ces patates par contre: de vraies patates douces fraîchement cueillies, pilées mais avec encore de la texture et un petit goût de fumée de charbon de bois inexplicable. Umami, salées, sucrées et savoureuse à souhait. C'est le seul plat qu'on réussit à finir.

Malgré maintes invitations, Crazy Mama et Crazy Papa ne viennent s'asseoir avec nous que lorsque nous semblons avoir fini. Crazy Mama est visiblement déçue qu'il ne reste pas de patates. Mais sa bonne humeur revient vite lorsqu'elle attaque la carcasse du poulet. Presque tout y passe: cartilages, gras et même le bout des os de cuisse. Crazy Papa nous montre la tête du poulet en souriant, puis l'engloutit d'une seule bouchée croustillante. Crazy Mama part dans la cuisine et revient avec le plus gros contenant de sticky rice qu'on a vu. On sait que les Laos adorent leur sticky rice (c'est la base de presque tous leurs repas), mais Crazy Mama l'engloutit avec un entrain sans pareil! Crazy Papa se lève et danse sur Manu Chao et La Rue Kétanou (un cadeau d'anciens clients), puis il s'endort en plein centre de la pièce, pendant qu'on discute de politiques américaine et canadienne.

Il y a de ces soirées qu'on ne peut oublier, où le bonheur est simple mais véritable et où on se rappelle qu'il est si bon de partager. Même si nous sommes des néophytes de ce Thanksgiving étranger nous pensons en avoir saisi l'essence lors de cette crazy soirée.