Saturday 18 January 2014

SELON BENOÎT - Tour organisé

La variété qui s'offre à nous lors d'un voyage est plutôt syncrétique qu'originale. Ce que je veux dire, c'est qu'avec l'accès mondialisé aux produits et aux influences, on rencontre très peu de choses réellement nouvelles ou dissociées de toutes bases acquises. Nous sommes loin de l'époque de Marco Polo, qui s'émerveillait devant les feux d'artifices et les pâtes chinoises, pour ensuite changer à jamais le visage de l'Europe grâce à ces nouvelles influences (que serait l'Italie sans ses pâtes?). Pour nous, même les nouveautés sont exprimées avec le vocabulaire de la combinaison; lorsqu'on veut réconforter d'autres voyageurs qui s'apprêtent à goûter à quelque chose de nouveau, on exprime le goût à partir du familier.  La pomme de jacque, fruit du jacquier, par exemple, rappelle le melon au miel et la mangue au goût, ainsi que la mangue et l'ananas à la texture. Comme des amateurs de vin qui découvrent une nouvelle bouteille, on décrit nos expériences en trouvant des similitudes plus accessibles.

Mais le syncrétisme n'est pas qu'une question de similitude. C'est aussi une logique combinatoire. En effet, et la nourriture sera encore une fois ma métaphore de choix, ce qui pimente notre découverte n'est pas seulement la nouveauté en elle-même mais aussi les nouveaux agencements. Pour chaque pomme de jacque, il y a des multitudes de façons de la présenter, la cuisiner, l'incorporer dans des recettes. En fait, voyager en Asie du Sud-Est c'est parcourir un éventail de combinaisons. Les Birmans, les Siamois et les Khmers, grands empires du passé sud-est asiatique, ainsi que leurs déclinaisons, combinaisons et influences issues des peuples minoritaires et des géants asiatiques, la Chine et l'Inde, nous renvoient constamment à jouer le jeu de l'influence. Il semble parfois même impossible de s'imaginer une combinaison qui n'aurait pas eu lieu ici. Un bouddhisme hindou? Angkor Wat a été bâti sur cette union religieuse. Des musulmans qui mangent des rouleaux de printemps? Allez visiter les minorités Cham du Delta du Mékong, vous en verrez. Une des beautés de cette région est son aptitude à ajuster ses croyances en fonction de ses diverses influences. Partout on voit l'incorporation du culte des ancêtres au bouddhisme, et les restes de l'animisme à même les croyances. Au Laos, par exemple, on croyait aux serpents divins, protecteurs de Vientiane, bien avant l'arrivée du bouddhisme. Maintenant, on maintient que le Mékong est le lieu de naissance des Nagas, serpents à multiples têtes qui auraient été imaginés en Inde. Presque tous les temples d'Asie du Sud-Est, de Luang Prabang à Angkor, sont protégés par ces hydres asiatiques.

Dans cet esprit d'hybridité, de combinaisons qui existent depuis beaucoup plus longtemps que l'arrivée des Européens en Amérique, la vraie découverte prend le visage d'un agencement inimaginable. Curry de pommes de terres, de patates douces, d'arachides et de poulet? Massaman curry, tu veux dire? Omelette farcie de sauce bolonaise accompagnée de salade de pousses de banane? Pourquoi pas? Finlandais qui habitent Phnom Penh et écoutent du Santana? Plus facile à trouver qu'on le penserait... Mais la journée qui, pour moi, représente l'esprit de la combinaison le plus clairement est notre "day trip" à partir de Ho Chi Minh City. C'est une journée classique, que tous les voyageurs se font offrir. Avant même d'arriver, et inspiré par The Quiet American, je savais déjà que c'était ce que je souhaitais voir dans les environs de la grande ville: les tunnels de Cu Chi et le Saint-Siège du Cao Dai.

Si je voulais être critique, je dirais que ce qu'on a le plus visité cette journée là, c'est l'intérieur d'un autobus. Mais la force et l'intensité des deux lieux visités, qui n'ont sinon que la proximité géographique en commun, ont marqué ma vision du Vietnam à tout jamais. Notre premier stop était le Saint-Siège Cao Dai. Après 4 heures d'autobus (le trafic d'Ho Chi Minh est mortel), nous sommes arrivés devant ce temple coloré, qui s'affiche fièrement comme le coeur de la seule religion originaire du Vietnam. Le Cao Dai (Đại Đạo Tam Kỳ Phổ Độ de son plein nom) est une secte fondée entre 1921 et 1926 suite à une révélation. Son créateur, Ngo Van Chieu, aurait été visité par un esprit lors d'une séance, qui lui aurait révélé l'origine commune de toutes les religions. Ainsi, le Cao Dai est un unitarianisme, une tentative d'articuler le sacré avec le vocabulaire de multiples religions et figures historiques. Mais l'universel est toujours marqué par des choix de symboles. Il faut voir l'église principale du Cao Dai pour comprendre à quel point ces choix sont importants. À la base, et comme c'est le cas pour toutes religions, le Cao Dai est principalement influencé par les croyances avoisinantes, issues des trois grandes religions de l'Extrême-Orient: le Confucianisme, le Taoïsme et le Bouddhisme. Mais la présence des Français à l'époque de sa création est également marquée; l'organisation du clergé est tirée du Catholicisme: prêtres, évêques, pape, etc. L'idée que Dieu est omniscient est représentée par un oeil dans une pyramide. Et oui, le temple est parsemé du logo de l'Illuminati, qu'on retrouve également sur les billets américains. Même leur objet de vénération principal est une immense sphère sur laquelle est peint un oeil gauche (la direction du Yang, que Dieu contrôle). La religion prône l'égalité des femmes, mais malgré ce fait, les membres du sexe Yin ne peuvent pas être évêques ou pape, car si le Yin domine le Yang, cela mène au chaos. Comme quoi les vieux schèmes de genres reviennent malgré une prétention à l'égalité. Mais la caractéristique la plus spéciale de cet étrange amalgame est l'inclusion d'un spiritisme de séance, qu'on nommerait occulte dans le monde judéo-chrétien mais qui tient plutôt ici du culte des ancêtres. Certaines figures historiques sont vénérées comme des saints et sont conjurées dans des séances selon une méthode qui m'échappe. Shakespeare et Jeanne-d'Arc sont particulièrement populaires. Ils représentent des exemples divins de la troisième ère, celle des humains.

Cette organisation religieuse, qui s'est rangée du côté des Américains lors de la guerre, a une relation problématique avec le gouvernement. On nous dit que les caodaiistes peuvent maintenant pratiquer légalement et ce, depuis 1997. Mais comme pour les derviches en Turquie, on a l'impression que le gouvernement accepte cette religion avec un but touristique en tête. Malgré les règles strictes qui gouvernent la vénération (nous ne pouvons pas marcher devant le temple lors de la messe), un balcon est réservé aux touristes, et nous assistons à la prière d'en haut, avec des curieux (plusieurs autobus arrivent en même temps que le nôtre pour la prière de midi) qui poussent toujours plus loin pour prendre des photos "authentiques". Si ça veut dire sortir du chemin qu'on nous propose pour aller se placer entre un croyant et son prêtre, le temps de prendre l'image d'une extase si étrangère, ça ne pose pas de problèmes à ces photographes en herbe. On préfère prendre les symboles en photo, surtout l'immense fresque à l'entrée du temple qui illustre Sun Yat-sen, Victor Hugo et Nguyen Bihn Khiem (poète Vietnamien classique) en train de signer la troisième alliance entre Dieu et les hommes. En plus de la statue de Jésus qui trône sur le toit de l'immense bâtisse hybride, quelque part entre la cathédrale et le temple bouddhiste, ces personnages qui semblent sortis d'une sorte de loterie historique me font constater une chose; la voie des symboles est vouée à l'accumulation lorsqu'elle vise l'universel. Comme le mur arrière du temple blanc de Chiang Rai, on peut s'imaginer un Cao Dai qui, à force de contacts avec des esprits contemporains, ajouterait Jackie Chan ou Gandhi parmi ses saints.








Alors qu'au Saint-Siège Cao Dai les symboles semblent parfois aléatoires, pour notre autre destination, c'est la nécessité qui dicte les particularités. Les tunnels de Cu Chi sont un vaste complexe de 121 km, creusé lors de la guerre du Vietnam (la guerre américaine, pour les Vietnamiens). On y retrouve des écoles, des hôpitaux ainsi que plusieurs pièces qui étaient réservées aux caches d'armes et de munitions. Grandement désavantagés, les Vietnamiens avaient creusé ces tunnels, qui étaient 0.8 à 1.2 m de large et 0.8 à 1.8 m de haut, en but de s'implanter fermement à même le territoire sud-vietnamien. L'épuration des lieux, qui ressemble souvent à une jungle inhabitée, crée un contraste flagrant avec le lieu de culte Cao Dai. Par contre, on ressent une fois de plus l'étrangeté de la combinaison par le biais des détails historiques. On nous apprend que les portes d'entrée des tunnels étaient camouflées au point de devenir invisibles pour tous sauf les plus grands experts de la jungle sud-est asiatique. Les Viet Congs utilisaient du caoutchouc, provenant d'une industrie ironiquement implantée là par les colons français qui avaient déclenché la Guerre Américaine en faisant appel à leurs alliés étatsuniens, pour fixer des branches et des feuilles aux trappes recouvrant les trous de surface. Ils utilisaient de fausses termitières comme cheminées d'aérations. Leur forme de guérilla était entièrement adaptée aux conditions matérielles de l'environnement. Et le travail de détermination était si intense (dans les tunnels, on retrouvait des milles-pattes vénéneux, des rats affamés, des moustiques porteurs de malaria, etc.) qu'il ne pouvait survenir que dans une situation d'extrême nécessité. Même les pièges, dont on nous fait une démonstration, sont fabriqués de bois, de terre et de clous. Le lieu de visite, maintenant un musée de la guerre à aire ouverte, combine les tunnels avec des magasins de souvenirs, des salles de projections, un champs de tir et un tank américain, laissé là pour démontrer la force des combattants ainsi que celle de leurs mines. Même si le cinéma américain a peuplé notre imaginaire d'anti-héros blancs en lutte de conscience avec leur part dans la guerre, les tunnels de Cu Chi racontent une version alternative des événements; des mannequins en plastique anonymes, différenciés que par leurs vêtements (Viet Cong, fermier sympathique à la cause, femme guerrière des îles du Delta, etc.) prenant part à une lutte de masse, où les héros n'ont pas de noms et sacrifient leurs vies au nom de la cause. Bien sûr, la vision offerte est biaisée et propagandiste, mais lorsqu'on parle de guerre et de colonialisme, est-ce réellement possible d'avoir un discours qui ne l'est pas? On finit notre visite en tirant de l'AK47 sur des dessins d'éléphant, activité qui nous laisse avec le sentiment vide d'avoir marginalement participé à la commercialisation d'une guerre qui n'avait déjà aucun sens.











Pour l'Américain bien tranquille de Graham Greene, les Cao Dai du général The offraient une troisième voie à une guerre sans issue, une alternative au binarisme des vainqueurs et des vaincus. Maintenant que la guerre est terminée, ils sont inclus dans un "package-deal" de visite pour les touristes de Ho Chi Minh City. Leur vénération, quoique bien active (5 ou 6 millions d'adhérents, soit presque autant de Cao Dai que de Québécois!), est traitée de la même façon que la guerre. Alors que l'un multiplie les symboles en quête de sens, l'autre érige des monuments et des activités autour d'un chapitre insensé de l'histoire humaine. La combinaison des deux lieux en une même visite offre peut-être la meilleure leçon de la journée; que nous, touristes malgré notre désir d'être voyageurs, opérons le plus grand nivellement de sens par notre désir du nouveau, du surprenant, de l'authentique. Que par notre présence même, nous transformons les lieux de luttes ou de cultes en d'immenses combinaisons d'éléments, qui doivent surprendre en but de rester économiquement viables d'abord, ce qui leur donne le droit ensuite d'être révérencieux, sacrés ou commémoratifs.

Saigon et Ho Chi Minh City


L'imaginaire de l'Indochine est profondément marquée par Saigon, son ancienne capitale. Notre désir de nous familiariser avec cet amalgame de pays imposé par les Français nous a souvent ramenés à une Saigon mythique. En début de voyage, dans une chambre de Hanoi, lorsqu'Annick était malade, nous avions visionné le film Indochine, qui nous avait présenté une Saigon française, mais surtout déchirée par son statut socio-culturel. Lorsque nous avons tous deux lu The Quiet American, on nous a décrit une Saigon occupée par les Américains et remplie d'expatriés qui profitent de la guerre. L'image que nous nous étions faite de Saigon était saturée de représentations fictives et historiques; des dens de fumeurs d'opium, des plantations de caoutchouc, la jungle brûlant sous le napalm, d'immenses villas coloniales, etc. Mais ce n'est pas Saigon que nous avons visitée, mais bien Ho Chi Minh City. 

Ho Chi Minh City est forte d'images qui lui sont propres. Moderne, populeuse et polluée, elle est évitée par de nombreux voyageurs qui sont dépassés par sa complexité. Pourtant, nous on l'a adorée. Les filées lumineuses créées par un trafic urbain de grandes villes au cinéma représentent bien l'état des routes d'Ho Chi Minh City: le trafic est constant et en continu. Il ne semble jamais s'arrêter. Se promener, la nuit, parmi ses multiples carrefours est un spectacle pour les yeux; une chorégraphie chaotique composée de milliers de mobylettes.

La ville est effervescente. Il est difficile de tout capter. Mais dans ce bouillonnement se démarque un motif clair: à tous les coins de rue, et ce, dès plusieurs kilomètres avant l'entrée de la ville, on retrouve les mêmes 4 ou 5 affiches gouvernementales. Malgré le fait que l'on ne puisse en lire l'écriture, leur message est clair: patrie, travail, éducation et unicité. La récupération des vieux symboles socialistes et de leur esthétique est marquante: des visages simples et pointus, des hommes et des femmes vêtus d'uniformes distincts (médecin, scientifique, militaire, etc.), des traits au crayon noir sur fond uni, l'étoile, la faucille, le marteau, etc. Et toujours la bonne vieille bouille de Uncle Ho! Si à Hanoi on ne retrouve que très peu de ces affiches dans les rues, on peut par contre facilement en acheter des reproductions dans les magasins. À Ho Chi Minh City, c'est comme si on avait encore besoin de convaincre la population des bienfaits du gouvernement en place... Même que le seul magasin que nous avons vu qui vendait des affiches de propagande s'appelait Hanoi Propaganda Poster. Ainsi, la communication gouvernementale à Ho Chi Minh City recontextualise la propagande dans l'espace contemporain.

Les visites touristiques possibles sont aussi frappantes que disparates: temple dédié à un empereur, musée des atrocités de la guerre, cathédrale, gare ferroviaire et l'ancien palais du président de l'éphémère Vietnam du Sud. D'ailleurs, ce pays, qui a existé entre 1955 et 1975, était constamment menacé par les forces du Nord. Un bunker a donc été construit à même le palais en cas de frappes aériennes. Lors de la visite de ces lieux, on constate que les espaces ont été laissés intacts. On se croirait sur un plateau de tournage d'un James Bond des années 50. Lors de cette visite, une fois de plus c'est la réalité qui nous renvoie au cinéma et non l'inverse. La vieille machinerie de guerre et de communication nous démontre que les appareils qui nous semblent aujourd'hui ludiques lorsque l'on visionne des classiques d'espionnage ont jadis été à la fine pointe de la technologie.









Parler autant de cinéma éveille chez nous le manque causé par notre sevrage cinématographique des derniers mois. On décide donc d'aller voir un film en ville, ce qui nous permet de rencontrer la classe aisée vietnamienne. Au dernier étage d'un centre commercial de luxe, on trouve un petit cinéma qui projette des films américains sous-titrés. L'expérience est étrangement familière, sauf pour le popcorn qui est sucré. Suite au film, on se promène dans ce "Macy's" de Ho Chi Minh City. Les parfums de luxe, les vêtements de grandes marques internationales et les souliers dernier cri se vendent aux mêmes prix que chez nous. C'est la toute première fois depuis le début du voyage que l'on est confronté à un tel environnement. Ce qui nous semble habituel chez nous nous paraît ici de la démesure. Nos repères ont rapidement été déstabilisés puis recontextualisés depuis les 3 derniers mois. Dehors, la jeunesse aisée se photographie devant les vitrines de Noël. On se croirait sur la 5ième Avenue de Manhattan ou devant Ogilvy à Montréal. 15 minutes plus tard, nous circulons dans la ruelle qui mène à notre guesthouse. Là, des familles mangent leur repas du soir à même la rue et on aperçoit au travers des portiques des enfants faisant leurs devoirs dans la seule et principale pièce de la maison. Le choc des classes est indéniable et c'est aussi ça Ho Chi Minh City.



Si, au courant de notre voyage, certains films et livres nous permettent de découvrir Saigon, Ho Chi Minh City, quant à elle, s'inscrit dans la contemporanéité d'une façon si radicale que nous devons faire appel à des tonnes de référents disparates. Saigon appartient maintenant à la fiction, alors que Ho Chi Minh nous renvoie au cinéma et à la littérature en général, du passé, du présent et du futur.

Dates de visite: 16 au 19 décembre 2013

Thursday 9 January 2014

Oh Mui Ne!

Oh Mui Ne! Mui Ne, Mui Ne, Mui Ne...
Toi en qui nous avions tant d'espoir. Toi qui devait être notre premier lieu de repos sur la plage depuis Nam Cat dans la Baie de Halong, deux mois auparavant. Nous t'avions choisie parce que tu devais être plus tranquille que Na Trang, comment t'exprimer notre déception? Peut-être que jadis tu étais le choix tranquille, la plage idyllique du Vietnam, mais comme tu as mal vieillie. Ta réputation est en déclin, et nous savons maintenant pourquoi. Si seulement nous avions écouté les ragots...

Oh Mui Ne, Mui Ne, Mui Ne, tes étendues de sables ont été divisées en lots privés par les centaines d'hôtels de luxe et de resorts. S'asseoir aux côtés de tes plages, si jalousement gardées par les managers d'hôtels, devient si cher pour ceux qui ont choisi de dormir dans tes collines. Se baigner dans tes eaux est aujourd'hui devenue une activité anxiogène puisqu'il faut sans cesser éviter les "windsurfers" en herbes qui n'ont aucun contrôle sur leurs planches. 

Oh Mui Ne, Mui Ne, Mui Ne, trop nombreux sont tes amants russes qui t'utilisent comme station balnéaire à rabais. Trop peu nombreux sont les rappels que tu te situes en terre vietnamienne. Cherches-tu tant à effacer ton identité? Et comment te le dire poliment Mui Ne? Tu sens par moment un peu trop le poisson.

Oh Mui Ne, Mui Ne, Mui Ne, par chance tes environs sont magnifiques. Tes dunes de sable blond et rouge restent de beaux atouts et ton offre de fruits de mer est alléchante. Ton village, loin des resorts, demeure charmant, avec ses pêcheurs et ses maquereaux virtuels (voir photo).

Oh Mui Ne, Mui Ne, Mui Ne, nous te faisons nos adieux puisqu'il nous semble peu probable que nous te revoyions un jour.
















Dates de visite: 12 au 16 décembre 2013

SUR LA ROUTE - Vélo entre Dalat et Mui Ne

On s'est donné le défi de prendre le plus de types de transports pour se déplacer lors de notre voyage. Du moins, c'est ce que ça en a l'air: un train infesté de souris, un kayak au travers des rapides, des bus avec des sièges aux dossiers à 90, 135 et 180 degrés, des touk-touks, des taxis, des songthaews, des bateaux petits et gros, etc. Pour faire la route entre Dalat et Mui Ne, nous optons donc pour le vélo. Au programme, 70 km entre les forêts et les rizières. Heureusement pour nous, beaucoup de descentes nous attendent, suite à une montée qui nous semble interminable. Le conducteur de la voiture qui nous suit (il est impossible de faire l'entité du chemin en vélo dû aux autoroutes que nous devons emprunter) prend notre caméra et nous attend à certain détours clés; on se sent comme des participants du Tour de France. On découvre une campagne vietnamienne dépourvue de touristes et en voie de disparition; la population immense du Vietnam en relation à sa superficie, soit 90 millions pour 331 698 km2, pousse l'urbanisation toujours plus creux dans les collines. On traverse des plantations de bananes, ananas et fruits du dragon, ce dernier est une spécialité de la région qui dessert l'entité du pays. D'ailleurs, lors du dîner, on est surpris par la qualité des fruits; le fruit du dragon n'est pas pâteux, il est surette et sucré à la fois; la mangue n'est pas du tout filamenteuse, sa chaire est tendre et douce; l'ananas est si parfait qu'on mange même le coeur. La trajet en est un de transition: la campagne laisse place à la ville, et la montagne se transforme en bord de mer. Il fait frais au début, et extrêmement chaud à la fin. Pour ajouter au défi, Benoît a un crevaison à 6 km de la fin du parcours et le guide s'obstine à le regonfler à tous les kilomètres plutôt que de changer le pneu. Benoît finit sur le vélo du guide, qui embarque dans la camionnette et nous encourage en gesticulant par la fenêtre. On se couche à Mui Ne fiers et fatigués de notre journée.











Date de visite: 12 décembre 2013