Kep et Kampot sont des villes complémentaires.
L’une fournie le crabe, l’autre le poivre (au Cambodge, le premier ne va pas
sans le second). Situées le long d’un estuaire, elles profitent du passage de
l’eau de mer salée à l’eau douce. À l’embouchure du fleuve, Kep est un lieu
privilégié pour les crabes, et son petit marché est reconnu partout dans la
région. De notre guesthouse, nous découvrons qu’il est possible de commander,
une journée à l’avance, du crabe pêché le matin même, ce que nous nous
empressons de le faire (la passion d’Annick pour les fruits de mer n’est pas un
secret…). Ce crabe est servi avec une « sauce au poivre » qui n’est
en fait que du poivre fraichement moulu baignant dans du jus de limette. Mais
ce mélange est particulièrement satisfaisant à Kampot ; la qualité des
petits citrons verts est répandue dans ce coin de la planète, et le poivre est
réputé comme étant le meilleur au monde. Avant la chute de l’Indochine, tout
restaurant français qui se respectait offrait du poivre de Kampot. Maintenant,
cette denrée rare est exportée à 300 euros le kilo.
La petite taille des crabes qu’on nous sert
nous surprend. Un kilo de crabe = 10
petites bêtes à manger. Ou plutôt à décortiquer. C’est trois heures plus tard
que nous sortons de table. Qui aurait cru qu’on se tannerait de manger du
crabe ? Oui, ces derniers étaient délicieux, bouillis dans la Beerlao (on
vous l’avait dit que cette bière avait une réputation qui dépassait les
frontières laotiennes !), mais les doigts nous piquent et c’est l’heure de
se coucher. On quitte Kampot très tôt le lendemain matin, en direction de
Sihanoukville, les poches pleines de poivre.
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